La Motown.

La maison de disque que constitue la Motown prend racine dans le contexte de la ségrégation aux Etats-Unis. Les plus grands artistes afro-americains de la soul music et du ryhtm’n’blues (R’n’B) virent le jour en son sein. Elle ne tarda pas à devenir l’une des plus influentes maisons de disque indépendante de l’histoire des Etats-Unis. Ce label est né à Détroit, capitale de la production automobile. En janvier 1959, Berry Gordy, ouvrier mais aussi compositeur, crée son propre label indépendant : Motown Record. Motown étant la contraction de Motor Town, en français « la ville du moteur » : le surnom de Détroit. En Europe, le label fut d’abord connu sous le nom de « Talma », ce nom faisant référence à la chanson « Tammy » de Debbie Reynolds tiré du film « Tammy and the Bachelor » sorti en 1957. La force et la particularité du Motown Record fut que Berry Gordy instaura une gestion largement familiale du label et qu’il sut s’entourer d’équipes de talents, tant des auteurs que des musiciens, compositeurs, producteur et manageurs. Ayant pour but de séduire tous les publics sans considération de couleur, Berry Gordy sut créer sa marque de fabrique, son empreinte : « The Motown Sound ». C’est en 1959 que le premier hit est diffusé sous le label Tamla, « Money (That's What I Want) » de Barret Strong. Puis en 1971, le Motown Record s’expatrie à Los Angeles où le succès fut fulgurant. A un moment ou à un autre, la plupart des grands artistes de la Motown voulurent s’émanciper du label car les contrats proposés par Berry Gordy étaient peu avantageux. Malgré cela, la polémique passe et la Motown classe cent dix chansons dans le top 10 américain. Elle fait partie de l’histoire des Etats-Unis, car elle contribua à l’émancipation du peuple noir au travers de la musique et fit naître quelques groupes légendaires tels que Les Supremes, Les Temptations, Mickael Jackson et ses frères, Marvin Gaye ou encore Stevie Wonder. La portée de son influence n’est plus à prouver et persiste encore de nos jours.