Le 13-12-2015. Charles Trénet

Le 13-12-2015 : la semaine a été marquée par l’émission consacrée à Charles Trenet par la chaine France 3. Brassens, Aznavour et Jean-Jacques Debout témoignent de leur admiration pour lui. Serge Lama, Benjamin Biolay et Juliette Gréco de renchérir : il avait l’art de dire des choses tristes sur un air joyeux, et de citer « Je chante soir et matin ». C’est le premier chanteur populaire qu’on a traité de poète, dit Alain Souchon. Serge Lama voit dans « Le soleil a rendez-vous avec la lune » l’incompatibilité entre l’homme et la femme. On a parlé de son homosexualité, assumée discrètement avec un mariage hétéro, bien orchestré. On a parlé de ses relations passionnelles avec sa mère, qui courait toujours après lui, mère abusive dit Juliette Gréco. Sa famille était musicienne, confie-t-il dans une chanson. Mais son père part pour la guerre de 14-18 un an après sa naissance. Alors il vit avec sa mère et ses deux grand-mères. Ses parents divorcent alors qu’il a sept ans. Il est envoyé en pension, ce que sa mère regrettera toujours. On a évoqué la chanson « Que reste-t-il de nos amours », dont Benjamin Biolay dit : « Cette chanson, elle me détruit ». On a évoqué le célèbre cabaret Le bœuf sur le toit, qu’il a fréquenté avec Max Jacob et Jean Cocteau. Pour Jean Cocteau, Charles Trenet a apporté la poésie dans la rue. « La mer » est une chanson écrite dans un train et mise en musique dès l’arrivée, et mondialement connue ; il y en a près de quatre mille versions dans le monde ; elle a été chantée par Sinatra, par Iglesias… On a parlé de son succès à New York et au Québec. On  a évoqué « Nationale 7 » qui fait de « Paris la banlieue d’ Saint-Paul de Vence » : « on est heureux Nationale 7 ». Mais il a connu une terrible traversée du désert, où il a chanté dans des petites salles comme Bobino, ou Don Camilo, avec l’arrivée de la génération Yéyé. Il a subi une arrestation pour outrage à la pudeur sur dénonciation, mais il est sorti de prison la tête haute et avec le sourire ; l’arrestation a été suivie d’un non-lieu… Jacques Lang a voulu ce qui a appelé la « réhabilitation » du chanteur : il a été élevé au rang de commandeur des arts et des lettres, décoré par François Mitterand ; « ça me remplissait de bonheur de lui faire plaisir » dit l’ancien Ministre de la Culture. Puis, Charles Trenet est venu chanter « Douce France » lors des meetings pour la réélection de Mitterand. Il a fêté, en la présence de ce dernier, ses quatre-vingt ans dans un récital à l’opéra Bastille. Et l’émission qui se termine sur l’inoxydable « Longtemps après que les poètes ont disparu… ». Charles Trenet auquel nous consacrons une page d’Anthologie.

Publié le : 
14 Décembre 2015
Auteur : 
Jérôme Huet
Source(s) : 
France 3