Vladimir Vyssotski

Né en 1938 en République démocratique allemande (Allemagne de l’Est à l’époque), Vladimir Vyssotski vient à Moscou en 1959 à l’âge de vingt et un ans et y débute une carrière d'acteur. Parallèlement, il compose des chansons qui seront immédiatement interdites par l’agence d’Etat Melodyia en raison de leur caractère subversif. Malgré les interdictions, de nombreuses copies illégales de ses chansons circulent durant les années 1960, y compris au sein des élites soviétiques, partagées entre rejet et fascination. Le public russe est touché par l’originalité de ses textes qui racontent le quotidien de ses concitoyens avec beaucoup de poésie et de lyrisme. À cet égard, on a pu le comparer à Georges Brassens. En 1969, Vyssotski se marie avec l'actrice française d'origine russe, Marina Vlady. C’est l'occasion pour lui de sortir d'URSS, de se rendre aux Etats-Unis, au Mexique et en France. Il y enregistre quelques disques, dont un interprété partiellement en français et adapté par Maxime Le Forestier, paru chez Polydor, mais jamais été édité en CD. Son travail acharné, le manque de sommeil, l'alcool, le tabac et la censure dont il fit l’objet, ont eu raison de lui en 1980 ; Vyssotski meurt d'une crise cardiaque à Moscou à l'âge de 42 ans. Malgré le silence des médias, une foule d'un million d'admirateurs (chiffre du documentaire « Adieu camarades ! » sur Arte en 2011) lui rendit un dernier hommage à son enterrement. Ce fut sans doute la plus grande manifestation populaire spontanée de toute l'histoire de l'Union soviétique. Sans le vouloir, Vyssotski fait figure de précurseur du mouvement contestataire du régime communiste. Paradoxalement, son style barde (auteur-compositeur de musique à texte) de « guitariste du coin du feu » a inspiré toute une génération lyrique du rock russe des années 1960 à 1990. On l’écoute sur YouTube dans « Ma (chanson) tsigane » (prononcer : Maïa Tsiganskaïa), en russe « Владимир высоцкий - моя цыганская » :