Complaintes criminelles

Textes chantés, souvent rimés, racontant, dans un but d’information ou d’édification, les détails d’un authentique fait divers criminel – sur le territoire français – la complainte criminelle s’inscrit dans une histoire longue, depuis les occasionnels du XVIe siècle, jusqu’aux « Canards sanglants » du XIXe au XVIe siècles – petits bulletins d'information, communément appelés canards ou occasionnels, brochures généralement anonymes et vendues par colportage, relatant des faits divers particulièrement étranges ou terrifiants, propres à frapper l'imagination : crimes, viols, incestes, catastrophes naturelles, phénomènes célestes, fantômes et diableries en tous genres, procès de sorcellerie… –. Tirés de l’oubli par des collectionneurs, ou des érudits, ces complaintes criminelles peuvent être considérées comme des sources auxiliaires à l’histoire des délits et des peines, des témoins des goûts musicaux populaires. La forme de la complainte est faite d’un certain nombre de strophes, sans refrain, nombre qui peut aller jusqu’à quelques dizaines. Un exemple en  est donné par la complainte de Jean-René Caussimon – l’auteur du célèbre « Comme à Ostende » chanté par Léo Ferré – dans le film sur Violette Nozière, accusée d’avoir assassiné son père et condamnée à mort en 1934, peine commuée en travaux forcés à perpétuité. Les chanteurs des rues en 1933 et 1934, accompagnés par les joueurs ambulants d'orgue de barbarie ou à l'accordéon, interprètent sur fond d'airs connus, l'histoire de Violette Nozière à travers des complaintes populaires commençant comme ceci :

« Elle empoisonna ses parents
La lâche Violette Nozières
Se riant de leur calvaire
Pour leur soutirer de l'argent
Sans pitié pour les blancs cheveux
De ceux qui la mirent au monde »

 

Un site a été dédié à la Complainte criminelle, où l’on voit recensé plus d’une centaine de ces complaintes :

https://criminocorpus.org/fr/

Publié le : 
24 Octobre 2020
Auteur de l'article : 
jérôme Huet
Source(s) : 
Wikipedia