Heckelphone.

Instrument à vent de la famille des bois, à anche double et de perce conique, le heckelphone a été inventé par Wilhelm Heckel en 1904. Parfois confondu avec le hautbois baryton, c'est un instrument de la famille du hautbois, mais avec une perce plus large et qui possède de ce fait un timbre sombre et pénétrant. Il est accordé une octave en dessous du hautbois. Il a été conçu pour fournir un son de hautbois étendu au registre intermédiaire pour les majestueuses orchestrations du tournant du XXe siècle. À l'orchestre, il est généralement utilisé comme basse du pupitre de hautbois faisant la liaison entre les hautbois et les bassons. Il mesure approximativement 1,30 m et est relativement lourd. Aussi, doit-il reposer sur le sol, soutenu par une courte cheville en métal fixée au-dessous de son pavillon en forme de bulbe. Le heckelphone a été utilisé pour la première fois en 1905 dans l'opéra Salomé de Richard Strauss. Par la suite, Strauss l'utilisera également dans la musique du ballet La légende de Joseph (1914), dans le poème symphonique Une symphonie alpestre (1915), et dans le Prélude festif (1919). Il sera adopté ensuite dans des œuvres à large palette orchestrale comme Amériques (1918-1921) et Arcana (1925-1927) d'Edgar Varèse. Le heckelphone a aussi été employé en musique de chambre, un des exemples les plus notables étant le Trio pour heckelphone, alto et piano, op. 47 (1928) de Paul Hindemith. Récemment, le heckelphone a été utilisé par le compositeur anglais Thomas Adès dans Asyla, une œuvre orchestrale donnée dans le cadre du Festival Présences 2007 à Radio France. On l’écoute sur YouTube dans le Hindemith's trio pour Heckelphone, Viole and Piano :

Publié le : 
25 Mars 2017
Auteur de l'article : 
Jérôme Huet
Source(s) : 
Wikipedia