Manipulation par les sons

Dans son ouvrage, Contrôle, comment s’inventa l’art de la manipulation sonore, Juliette Volcler raconte la fascinante histoire de la manipulation par les sons. Une idée incarnée à l’origine par un homme, figure majeure mais méconnue du XXe siècle : Harold Burris-Meyer. Ingénieur et homme de théâtre, il fut inventeur de dispositifs sonores et expérimentateur en sciences du comportement. De l’acoustique théâtrale à l’élaboration de leurres sonores pendant la Seconde Guerre mondiale employés contre les troupes allemandes, italiennes et japonaises, il dévoua toute sa vie à montrer l’influence profonde du son sur les réactions et les émotions de l’homme. L’industrie s’est servie de l’idée que ce soit pour le confort des travailleurs, en créant une musique d’ambiance, ou surtout dans un but d’augmentation de la productivité : en Angleterre, dans une usine de feux d’artifice, on a testé l’influence sur les esprits de musiques de danse et on en a conclu que cela produisait des effets positifs. L’étude de Juliette Volcler cherche à donner des outils pour décrypter un environnement sonore en pleine mutation des XXe et XXIe siècle (éd. de La Découverte, 2017 ; v. Télérama du 4 au 10 février 2017, p. 37 s.). Et le commerce, également, ne doit pas non plus être laissé de côté dans cette perspective : nous avons déjà signalé que dans son livre La musique au service du marketing Laurent Delassus a constaté l’impact de la musique dans la relation avec le client que ce soit pour la musique diffusée dans un espace commercial public, la musique accompagnant la publicité, la musique vecteur de communication... (éd. Eyrolles, 2012).

Publié le : 
06 Avril 2017
Auteur de l'article : 
Jérôme Huet
Source(s) : 
Tétérama