Paolo Conte

Né en 1937 à Asti (Italie), d’une famille de juristes, Paolo Conte est un chanteur, pianiste, auteur-compositeur-interprète, parolier italien, fortement influencé par le jazz et le blues. Son père, Luigi, est un notaire passionné de musique, tandis que sa mère est issue d’une famille de propriétaires terriens. Pendant la guerre, il passe beaucoup de temps à la ferme de son grand-père et, grâce à ses parents, férus de musiques classique et populaire, il apprend les rudiments du piano. Pendant la période fasciste, son père se procure clandestinement des disques d’origine étrangère, éveillant chez Paolo une première passion, encore embryonnaire, pour le jazz. Le musicien raconte lui-même dans une interview dans les années 1980 : « Mussolini avait interdit la diffusion de musique américaine et de jazz. Mais il était difficile de tout empêcher. Ainsi, les grands classiques étaient autorisés… à condition d’être exécutés par des orchestres italiens et sous des titres italiens : c’est comme cela que « Saint Louis Blues » est devenu « Tristezze di San Luigi » ! ». Au début des années 1960, il fonde un groupe, le Paul Conte Quartet (avec son frère Giorgio à la batterie), qui lui donne l’occasion de faire son entrée sur le marché du disque avec un 33 tours de jazz intitulé The Italian Way to Swing mais l'album reste sans succès. Paolo Conte aborde le monde de la chanson essentiellement comme « compositeur », faisant des musiques et des arrangements pour d’autres artistes. La première chanson à remporter un certain succès s’intitule « Chi era », figurant dans l’album La festa, d’Adriano Celentano. Sa collaboration avec ce dernier se poursuit avec « La coppia più bella del mondo »  et surtout avec « Azzurro », dont le texte est signé Vito Pallavicini, parolier avec lequel le musicien entamera alors une coopération prolifique qui durera pratiquement pendant toutes les années 1960. La chanson, devenue un classique de la musique italienne, est par la suite reprise par Paolo Conte lui-même et figure dans son premier album live Concerti, sorti en 1985. Pour preuve du succès exponentiel que la chanson a remporté à l’époque, un sondage organisé, en 2007, sur le site de la Società Dante Alighieri propulse Azzurro à la première place des chansons italiennes les plus célèbres et les plus chantées dans le monde. Mais ce n’est qu’en 1974, alors qu’il était sur le point d’abandonner la musique pour se consacrer à sa profession d’avocat, que Paolo Conte se décide (convaincu entre autres par son premier producteur Lilli Greco) à présenter lui-même ses propres chansons. Il publie alors pour la RCA Italiana son premier 33 tours intitulé Paolo Conte (album 1974), ce qui marque la reconversion définitive de l’artiste en auteur-compositeur-interprète. L'album, au moment de sa sortie, ne trouve pas la résonance espérée. Avec la chanson « Sono qui con te sempre più solo », commence la saga musicale consacrée à l’« Homme du Mocambo », histoire du propriétaire d’un bar fictif, dans laquelle l’auteur se plait à traiter des situations d’un goût décadent.   en 1979, il sort « Un gelato al limon », qui remporte un grand succès. Ainsi, après des années d’efforts mal récompensés, Paolo Conte parvient à faire apprécier au public son style inédit et personnel, créant au piano des musiques et des atmosphères tout à fait inusuelles, adaptées à sa voix au timbre rauque et effacé. On l’écoute sur YouTube dans « Wonderful » :

Partager : https://youtu.be/BZOObJjjiOA

Publié le : 
28 Juin 2019
Auteur de l'article : 
jérôme Huet
Source(s) : 
Wikipedia