Erik Satie

Né à Honfleur en 1866 et mort à Paris en 1925, Éric-Alfred-Leslie Satie, dit Erik Satie, est un compositeur et pianiste français, bien connu pour ses « gnossiennes ». Associé un temps au symbolisme, mais inclassable, il a été reconnu comme précurseur de plusieurs mouvements dont le surréalisme, le minimalisme, ou la musique répétitive. Jeune, il semble se prendre au sérieux. Il utilise souvent l’humour par pudeur et timidité. Ce genre se trouve de façon évidente dans ses Mémoires d’un amnésique (50 pages blanches), qui n’auraient sûrement trouvé aucun éditeur si elles n’avaient été écrites par Satie lui-même. L’humour de Satie apparaît clairement aussi dans les annotations écrites sur ses partitions : par exemple, on trouve « Vivache » comme variante de « Vivace » dans la Sonatine Bureaucratique (qui est une parodie de Clementi). Pendant une bonne partie de sa vie, il a été forcé pour vivre d'être artiste de cabaret, de produire des mélodies frivoles, de « rudes saloperies » selon ses dires, souvent sur des textes humoristiques. Quoique plus tard il ait dénoncé toute cette production comme contre sa nature, ces mélodies ont été parfois les mieux connues (par exemple, « Je te veux », « Tendrement », « Allons-y Chochotte », etc.). Il excella dans les excentricités, composa un pastiche de la célèbre « Marche funèbre » de Frédéric Chopin (deuxième pièce des Embryons desséchés) ; écrivit une « citation de la célèbre Mazurka de Schubert » (Franz Schubert n’écrivit aucune mazurka, alors que c'était un des genres favoris de Chopin). On trouve dans sa production musicale de semblables piques à propos de Camille Saint-Saëns, de Debussy, etc. En somme, il ne faut peut-être pas prendre Satie pour plus sérieux que lui-même ne prenait pour « sérieux » les autres (compositeurs). Il fut condamné à huit jours de prison pour avoir rétorqué au critique musical Jean Poueigh qui avait peu apprécié son ballet réaliste Parade : « Monsieur et cher ami, vous n'êtes qu'un cul, mais un cul sans musique ». Cette condamnation, toutefois, fut suspendue par un accord à l'amiable grâce à l'entregent de diverses personnalités, et consolida sa réputation. Satie a aussi écrit, à la fin de sa vie, des œuvres d’apparence plus sérieuse comme Socrate, sur un texte de Platon traduit par Victor Cousin, ou comme ses six Nocturnes pour piano. On l’écoute sur YouTube dans « Caresse » :

Publié le : 
06 Juillet 2016
Auteur de l'article : 
Jérôme Huet
Source(s) : 
Wikipedia