Charles Trenet

Né en 1913 à Narbonne et mort en 2001 à Créteil (France), Charles Trenet est un poète auteur-compositeur-interprète français, considéré comme le père de la génération de Brel et de Brassens, ce dernier lui vouant une admiration sans borne. Surnommé « le Fou chantant », il est l'auteur de près de mille chansons, dont certaines, comme « La Mer », « Y'a d'la joie », « L'âme des poètes », ou encore « Que reste-t-il de nos amours » ou « Douce France », demeurent des succès populaires intemporels, au-delà même de la francophonie. Au début des années 1930, il quitte Narbonne pour Paris en ayant convaincu son père qu'il y étudie à l'école des arts décoratifs le dessin et l'architecture. Il se mêle au groupe d'artistes de Montparnasse. Il rencontre Antonin Artaud, Jean Cocteau et Max Jacob. S'inspirant du duo Pills et Tabet, il forme en 1933 le duo « Charles et Johnny » avec son ami le pianiste suisse Johnny Hess. Les deux compères, familiers du cabaret Le Bœuf sur le toit, y rencontrent souvent le chanteur Jean Sablon, auquel ils confient l'interprétation de la chanson qu'ils composent l'espace d'un soir, « Vous qui passez sans me voir », et qui devient bientôt un succès planétaire. En octobre 1936, Charles Trenet est appelé sous les drapeaux à la base d'Istres. Il participe à quelques galas en solo, dont l'un à Marseille au cabaret du Grand Hôtel Noailles, à l'occasion duquel il est surnommé le « Fou chantant ». C'est à ce moment de sa carrière qu'il compose et écrit ses chansons les plus célèbres qui sont – dans un premier temps – confiées à d'autres interprètes : ainsi, « Y'a d'la joie » est d'abord chantée par Maurice Chevalier au Casino de Paris, dans la revue Paris en joie, pour l'Exposition internationale de février 1937, puis dans le film « L'Homme du jour », de Julien Duvivier. « La Valse à tout le monde » est interprétée par Fréhel, et « Quel beau dimanche » par Lys Gauty. En 1944, Trenet est dénoncé dans le journal Je suis partout pour sa ressemblance avec « le juif Harpo Marx » ou dans le journal Le Réveil du peuple, au motif que Trenet est une anagramme de Netter, « nom spécifiquement juif ». En fuyant la Gestapo, il est blessé par des agents d'une balle dans la jambe. Hospitalisé, il doit retourner chez sa mère pour trouver les papiers qui prouvent sa « non-judéité » sur quatre générations, réfutant ainsi ces assertions, ce qui lui vaut de ne plus être inquiété par la Gestapo. À la Libération, la commission d'épuration le critique, notamment pour avoir composé des hymnes pour le régime de Vichy et chanté un concert en Allemagne avec Tino Rossi. Il est condamné à huit mois d'inactivité, ramenés à 3 mois et préfère partir pour l'Amérique. Charles Trenet évoque cette période de l'Occupation dans deux chansons, « Jeunesse plumée », écrite en 1962 et « Nous, on rêvait », écrite en 1992. Il admet que cette sombre période a tari son inspiration : selon lui, ses œuvres postérieures à la guerre n'ont plus la fraîcheur et l'insouciance de ses premiers refrains. On l’écoute sur YouTube présentant la chanson « Le grand café » qu’il composa avant la guerre, et qui est interprétée par Georges Brassens, avec lequel il discute ensuite, autour d’autres chansons :

https://www.youtube.com/watch?v=XRXJyw200TI

Publié le : 
13 Décembre 2015
Auteur de l'article : 
Jérôme Huet
Source(s) : 
Wikipedia